Genévrier commun

Publié le par Clem

Genévrier commun / Juniperus communis

C’est le résineux de nos coteaux secs.
Genevrier-arbrisseau.jpg

Arbrisseau, arbuste ou petit arbre de 4 à 7 mètres, au port étalé, le plus souvent buissonnant, le Genévrier commun croît dans les stations calcaires, arides et ensoleillées. Indifférent à la texture du sol, il se développe en compagnie du Chêne pubescent, dans les friches et les pelouses herbeuses.

Ses feuilles sont des aiguilles persistantes de 5 à 15 mm, verticillées par 3, à pointe très piquante.

Genévrier fleurs
Ses minuscules fleurs, apparaissent en avril-mai. Ce sont des inflorescences jaunes, à l’extrémité des branches, sur les pieds mâles. Sur les pieds femelles, elles sont vertes et ressemblent à des bourgeons pointus.

Genévrier baies
Ses fruits ressemblent à des baies, mais ce sont des cônes globuleux, qui deviennent noir-bleuâtres à maturité (après 2 ans).
Les fruits du Genévrier sont utilisés comme condiment (baies de genièvre) et dans la fabrication de liqueurs telles que le Gin.

Son bois très odorant se travaille bien, on l’emploie pour des sculptures, ou pour fabriquer des meubles d’art et des petits objets de bois tournés.


Phytosociologie :

Biotope primaire :
Landes, lisières et clairières forestières, pinèdes
Point de jonction entre la lande et la forêt

Biotope secondaire :
Friches agricoles, prés, bois paturés
Talus des chemins et des routes
En voie de disparition dans les haies agricoles

Caractères indicateurs     
Absence de sols ou sols rocheux peu profonds, acides ou basiques
Sols très filtrants, à assèchement estival sévère
Sols très riches en bases, acides ou alcalins à pH souvent supérieur à 7.5
Engorgement en MO végétale archaïque, carence en azote


Son nom


« Genièvre » est une francisation du poitevin « genèvre », issu du latin juniperus. Comme aucune de mes incontournables sources ne semble savoir ce que signifie juniperus, il a bien fallu que je tire mes propres conclusions... Donc, Juni- viendrait peut-être de Junon, déesse-reine et déesse de la fécondité qui préside aux mariages et aux accouchements, protectrice, dit-on, des femmes mariées et des accouchements légitimes. On ne sera pas étonné, dès lors, d'apprendre que le genévrier a été employé pour faciliter le travail de l'accouchement. Quant au suffixe -perus, il pourrait venir de pera, mot latin qui signifie « petit portefeuille », ou encore, « petite besace ». Pourquoi ce terme? Un euphémisme, peut-être, pour désigner le ventre de la femme enceinte, est-ce que je sais, moi? « Besace de Junon », c'est peut-être pas ça du tout, mais ça sonne joli, non?


Et ça se mange?

Les jeunes pousses tendres peuvent être ajoutées aux salades. Quant aux jeunes pousses séchées, elles constituent un excellent thé. Ce sont cependant les baies que l'on consomme généralement. Comme elles ont pour effet d'atténuer les saveurs fortes du gibier à poil ou à plumes, elles accompagnent depuis longtemps ces aliments. Avant de rôtir la viande, on la fait bouillir dans un bouillon auquel on a ajouté des feuilles de laurier, du citron et quatre à six baies de genièvre. Par ailleurs, pour rafraîchir l'haleine, il n'y a rien de mieux que de croquer une ou deux baies fraîchement cueillies. Leur saveur prononcée de conifère étonne tout d'abord, mais on s'y fait très rapidement.

En Europe, on fabrique une bière que l'on prépare en faisant germer de l'orge que l'on fait ensuite sécher au four et que l'on met à fermenter pendant une semaine avec des baies de genièvre. Les Amérindiens en faisaient également une boisson alcoolisée, sans apport d'orge toutefois. En outre, elles ont servi et servent encore à aromatiser divers alcools, le gin notamment, qui tire son nom de la plante, et le schiedam, une eau-de-vie que l'on consomme aux Pays-Bas, en Belgique et dans le nord de la France.

Traditionnellement, on prépare la choucroute avec les baies de genièvre, car elles étaient censées en faciliter la digestion. Dans Documents associés, vous trouverez une recette de choucroute maison.


Et ça soigne quoi?

Les indications thérapeutiques du genévrier sont nombreuses, ce qui n'est pas étonnant, car son emploi remonte à l'Égypte antique, voire avant, et il a persisté à travers les siècles sans jamais défaillir.

Les baies sont particulièrement utiles pour soigner l'arthrite, la goutte et toutes les maladies rhumatismales. D'ailleurs, à cet égard, la cure de genièvre est à l'automne ce que la cure de pissenlit est au printemps. Il s'agit d'un traitement fort connu en Europe. Il semblerait qu'à la longue, cette double cure ait pour effet d'augmenter la mobilité des membres ou des parties atteintes, et d'atténuer leur raideur tout en limitant le risque de formation de nouvelles lésions. Toutefois, le traitement n'est efficace que lorsqu'on lui reste fidèle et qu'on le suit année après année.

Le genévrier est en outre un bon tonique pour les enfants fragiles, sujets au mal de gorge et au rhume, en plus d'être un expectorant doux. Avec les baies, on fait traditionnellement un sirop qu'on peut leur administrer matin et soir.

Bon stomachique, il facilite la digestion des mets lourds, notamment les plats gras, le chou et les haricots.

On l'a également pris pour combattre le diabète et des études plus récentes semblent confirmer cette indication puisqu'on a observé qu'il abaissait les taux du glucose sanguin. Une action antiplaquettaire et vasorelaxante a en outre été observée à la suite de l'administration d'un des composés de l'huile essentielle d'une variété de genièvre.

Il faut toutefois éviter de prendre du genièvre durant la grossesse, car c'est un stimulant utérin. Par contre, comme on l'a dit plus haut, il facilite l'accouchement. On pourra donc le prendre sans crainte durant le travail.

Quelle que soit l'indication, on recommande généralement de se limiter à des cures de tout au plus six semaines, la plante étant, à long terme, un irritant rénal.

On prend les baies en infusion à raison de 20 g à 30 g par litre d'eau. Infuser dix minutes. Prendre trois tasses par jour. On peut aussi les moudre et les absorber avec de l'eau, à raison de cinq à dix baies par jour.

Jetez une bonne poignée de baies moulues dans l'eau chaude du bain. C'est supposé être génial pour soigner les rhumatismes. Pour renouveler l'air de la maison, faites brûler quelques baies dans une assiette métallique ou directement sur le rond du poêle, en veillant, naturellement, à ne pas mettre le feu à la chaumière..

 
Source :
Recherche et rédaction : Paulette Vanier - PasseportSanté.net


1. La lactofermentation est une technique de conservation traditionnelle populaire tant en Asie que dans les pays arabes et en Europe de l'Est. Elle consiste à faire fermenter des aliments - produits laitiers, viande, poisson, céréales, légumes - de façon à favoriser le développement de bactéries lactiques qui en augmenteront la digestibilité et la teneur en nutriments, particulièrement en vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B5, B6, B12). Dans certains cas, on assiste à une véritable explosion! Ainsi la teneur en B12, une vitamine rare dans le règne végétal, serait multipliée par trente. En outre, non seulement l'acide lactique produit durant la fermentation assure-t-il la conservation des aliments, mais permet une régénération rapide de la flore intestinale, dont on connaît l'importance pour la santé.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article